Nous sommes le 03 janvier 2018 et je sors de ma torpeur ou de mon mutisme allez savoir. Je dis que je sors mais ce n’est pas le terme adéquat, disons que je guette l’extérieur, avec beaucoup de sécurité, avec des appréhensions et des questionnements. Je guette tout en sachant que je retournerai encore à l’intérieur car je ne suis pas prête mais je guette quand même. Sait-on jamais.
Ce matin je me suis réveillée et j’ai eu envie d’écrire, n’importe quoi, juste écrire. Si vous me suivez régulièrement vous savez ma relation fusionnelle avec l’écriture. Donc j’ai eu envie d’écrire ce matin, pas spécialement pour le plaisir de raconter une histoire, ou pour mettre des mots sur les maux ou pour ci ou pour ça mais parce que en ce moment précis cela m’est apparu comme la chose à faire. Je devais le faire, je viens donc de m’y mettre.
L’autre jour en story Instagram (n’allez pas me chercher là-bas j’ai suspendu mon compte pour le moment) je partageais une petite pensée sur la mort et la résurrection et je parlais d’une mort qu’il m’était arrivé de mourir il y’a quelques temps.
J’avais lu quelques jours avant un texte de Befoune sur le sujet et je m’étais rendue à l’évidence: j’étais morte. J’étais tellement morte que mon corps avait putréfié. Il avait senti la pourriture. Mais à un moment donné ses chairs avaient recommencé à se former. Elles se formaient sur les os, le corps commençait à reprendre la forme humaine. Mais ce matin je me dis, en pensant à tout cela, je me dis que ce n’est pas d’une résurrection dont j’avais besoin mais d’une naissance, c’est peut-être ça la cause de tout ou de presque tout. J’ai essayé puis attendu une résurrection qui s’est certainement présentée sous forme de trompe l’œil , je me doutais bien que c’en était un, mais j’ai préféré donné le bénéfice du doute, attendre et voir. Ça aurait aussi pu être une vraie résurrection donc j’ai accordé à cette résurrection une présomption d’innocence ou mieux une présomption d’être ce qu’elle semblait être. Mais alors que j’attendais de voir devinez quoi? Eh bien j’ai été percuté et je me suis cassée la gueule. Le choc est venu de l’extérieur mais c’est le seul élément extérieur, tout ce qui s’en suit n’a rien à voir avec le dehors mais tout à voir avec le dedans. Je n’ai donc pas eu l’occasion de savoir si c’était une résurrection ou un trompe l’œil. Je me suis prise une belle chute. Et aujourd’hui, ce matin alors que je ressentais la nécessité d’écrire, il m’a semblé que cette fois ci la résurrection n’arriverait pas. Ou même si elle arrivait, elle ne saurait être la solution. Parce que les choses ont fait en sorte que cette fois-ci ce ne soit pas d’une résurrection dont j’ai besoin mais certainement d’une naissance. Pour ressusciter il faut partir d’une chair qui a déjà été abîmée. La chair a été trop abîmée, les fondations ne sont plus solides il faut donc penser à autre chose. Il faut penser à autre chose ce d’autant plus que tout en moi est prédisposé à recevoir la naissance ou à faire sortir la naissance: je suis en position fœtale. Littéralement. Je suis en position de repli sur moi, je suis en vie grâce à un cordon ombilical. Fort heureusement celui-ci est bien solide. Je chéris mes moments de solitude voulus et assumés. La bulle me fait du bien, l’enveloppe est confortable. Je suis dans mon espace sûr, je ne veux pas en sortir, je ne peux pas en sortir. Autrement je serais un bébé prématuré et je mourrai (encore) certainement. Parce que trop faible pour le monde et les couveuses de l’extérieur ne peuvent pas me tenir à chaud. Le fœtus que je suis a donc besoin de grandir encore dans le sein de sa mère, d’être en interaction avec lui-même. C’est pour cette raison que je guette, sans vraiment sortir. Je guette peut-être pour ne pas perdre contact avec le réel, l’autre réel ou simplement par pure curiosité. Je guette mais je ne sors pas. Surtout pas. Mes poumons n’ont pas fini de se former, si je sors maintenant l’extérieur va m’aspirer. Donc je reste en position fœtale, c’est ce qu’il y’a de mieux à faire pour le moment. Et j’attends.
Missjemenfoue
Je n’ai pas tout à fait compris mais de quoi souffre l’auteur ? Une dépression ? Naître à nouveau, suite à quoi ?
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Lis encore. Tu comprendras.
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Accepter sa mort n’est pas chose aisée. On ne s’en rend pas souvent compte, et on poursuit en boitillant sur un chemin qui n’est plus le nôtre. Tu (re)naitras en temps utile. Le plus important ici est de prendre ton temps. Donne-toi le temps de te reposer, mais n’oublie pas de te relever et d’avancer. A petits pas, très petits pour un début, mais refuse, interdis toi de rester statique sur une trop longue période.
Je partage avec toi cet article écrit quelque temps après mon dernier décès : https://mesdigressions.com/oui-je-tomberai-autant-quil-le-faudra/
Je continue d’avancer. Je claudique parfois, quand c’est trop difficile. Je prends mon temps, et je me vois renaitre.
Beaucoup de courage. Tiens le coup et écris moi si nécessaire.
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J’ai déjà tant lu cet article. Merci de l’avoir rédigé. Depuis hier je me sens naître. Le fœtus grandit bien il pourra bientôt aller à la rencontre du monde. Peut-être parce que j’ai versé la douleur sur du papier. En tout cas je pense qu’il n’en reste pas grand’chose. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un autre trompe l’œil.
Encore merci❤️
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Si c’est un trompe l’oeil, alors ce n’est pas grave. Tu auras juste besoin de plus de temps.
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Hope you get better 🙂
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Thanks you❤️
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I like it.
On a chacun d’une manière ou d’une autre vécu une situation de ce que tu décris. Bien des fois, le seul recours c’est de raccrocher sa couette encore et encore et ne surtout rien laisser traverser, même pas un fil lumineux …
J’adore ta pluie Missjemenfoue✨
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Merci ma belle❤️
Des bisous. 😘
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